Luminitza CLAUDEPIERRE TIGIRLAS ————— … Depuis Goethe, l'infini est toujours aussi loin… ———-…Nous y sommes et ce site en est une preuve tout en errant encore entre l'infans et le babil…
J’ai l’énorme plaisir d’accueillir la poétesse Esther Tellermann pour un récital et un entretien sur sa poésie et ses récits dans le cadre de mes soirées « La Poésie à gorge déployée »
le jeudi 19 septembre 2019 à 20 h
au local de l’Association Lacanienne Internationale de Lyon au 60 rue des Rancy, Lyon 3ème.
Tous ceux qui aiment la poésie, qui s’intéressent à l’écriture, sont les bienvenus.
Mon essai littéraire FILEUSE DE L’INVISIBLE — MARINA TSVETAEVA, paraît aux Editions de Corlevour ce début juin 2019. Toute ma reconnaissance à Réginald Gaillard
et au comité de lecture de cette maison d’édition pour leur confiance.
Inspiré par l’œuvre et la vie de la poétesse russe Marina Tsvetaeva,
ce volume couronne ce qu’on peut appeler une Trilogie,
initialement intitulée « Parfaire le sacré sans pardonner l’amour »,
texte un peu volumineux pour voir le jour dans un seul livre.
Sa publication a été possible en trois volets qui interrogent
le sacrifice de l’amour au nom de la création et dans le silence
du sacré, commencée avec
Rilke-Poème. Élancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017)
et poursuivie dans l’ordre de leur publication par l’essai
Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire, (Du Cygne, 2019).
FILEUSE DE L’INVISIBLE — MARINA TSVETAEVA
(éditions de Corlevour, juin 2019):
TABLE
Liminaire 9
I Au métier du hors-âme 13
II Brisures et éclatement d’un « Dieu-Diable » 43
III Brûlure du Vide à vif du poème 59
IV Saule-Sapho, frère féminin 95
V Être unique et ne pas rencontrer l’Homme 123
VI Au monde — du son irrecevable 149
VII Où sont les mots à ne pas finir ? 167
4è de couverture :
Le fil est une voix créatrice d’hérésies, elle monte au-dessus du métier de la fileuse de l’invisible — Marina Tsvetaeva (1892-1941). Sa nécessité rythmique d’être poète est celle de vivre, d’accomplir sa mission « d’oreille de la voix ». Se disant « murée vive », Marina exhorte le monde à la vérité de la perte et au franchissement poétique du Mur qui l’exile à l’intérieur d’elle-même. La poétesse s’appelle tour à tour Ariane, Maroussia, Tatiana, Sonetchka, Anna, Frère féminin, Rilke, Pasternak, Dieu-Diable, Noyé, Musique, Mère-Morte, Meurtrimère… Vide, Âme, Dieu… Poète de l’être à l’âme toute nue, Marina Tsvetaeva se fonde et se refonde dans une exposition poétiquement hérétique et, pourquoi pas, lyriquement croyante. Son exigence particulière pour le sacré fait ériger en vers « la vérité céleste contre la vérité terrestre ». Le vide, l’âme, le mystère et le sacrifice en tant qu’il est la « passion de la mort » nous interpellent au cœur des œuvres lues au cours de cet essai dans leur reflet de l’amour de l’amour en même temps que son refus. Passionnément, le désir d’amour de Marina est désir de mort.
Il me tient à coeur de reproduire ici la page des dédicaces:
Deuxième élément d’une trilogie à venir, et entre Rilke et Marina Tsvetaeva, Luminitza C. Tigirlas permet le connaissance du poète roumain Lucian Blaga (1895 – 1961). Par delà l’auteur et à travers les lectures de Lacan, Yourcenar, Claudel, Kierkegaard, Sophocle, elle reprend en praticienne et poétesse le concept de « personance » de Blaga qu’elle rapproche en son parlêtre de « lalangue » lacanienne, sa forgerie voire le force-rire des mots. L’auteure permet de dépasser ce qu’ils disent en énonçant – au delà de la machinerie de la conscience – l’étourdissement de l’inconscient.
Le livre devient celui des lallations orgasmiques qui échappent au pur scripteur et à l’inter-locutrice. Elle convoque à dessein ce qui dans le langage déraille et trouble dans un égarement face aux voies tracées et lactées. Le mouvement pulsionnel visite ainsi le logos et L-C Tigirlas nous fait guide parmi les fantômes et les débris des discours.
Dans ce concert, la ballade de Blaga est moins une blague à part qu’une manière de faire entendre ce que l’auteure nomme « la non-voix » dont l’amplitude perce néanmoins le silence. En un tel concert, le personnage de Bogoumil tire la queue autant à dieu qu’au diable, au mal qu’à la perfection. D’où cette relecture du sacré en préface à celle de Mircea Eliade. Halte au Séraphin comme au Malin dans l’épiphanie d’une mystère et le refus d’un master là où il existe en quelque sorte ni dieu ni maître.
Le texte produit un renversement des mythes acquis, par une voix rare. Elle refuse de singer l’ange ou la bête pour s’adresser à l’autre. Face aux dix et dits des Commandements s’instaure ce qui échappe à la religion des hommes, des états et des dieux qu’ils ont créés « face au vide qui s’apprêtent à les engloutir et qu’ils ne peuvent accepter. » L’auteure ré-insuffle la complainte de l’Auteur Anonyme face au Maître Manole de Blaga et sa ballade roumaine. Celui-là emmure son amoureuse pour faire durer le monastère qu’il construit et qui autrement s’effondre dans ce qui devient une belle torsion de l’esprit saint.
A sa manière Luminitza C. Tigirlas condamne l’idée de drame d’amour comme la notion de péché et celle de la peur pour une traversée au delà des eaux sur lesquelles Charon et Noé ont navigué. D’où la transformation des histoires d’Eau en une histoire d’O inédite. Cette nouvelle « étendue » fait retour – plus qu’à la vie et la mort – à un au delà du langage, à un verbe premier et matriciel que n’aurait pas renié Artaud en ses glossolalies. Celui de l’amour que le silence comme un certain langage emmure. Reste ici ce que Lacan entend dans « le jeu de lettres RSI » – à savoir l’hérésie nécessaire à la confirmation du l’autre en lieu et place de son silence et de la seule affirmation du même.
Luminitza C. Tigirlas, Avec Lucian Blaga, poète de l’autre mémoire, coll. Portraits littéraires, éditions du Cygne, avril 2019, 110 p.-, 13 €jean-paul gavard-perret 03/05/2019 CommenterEcrire une critique
L’essai « Avec Lucian Blaga : poète de l’autre mémoire », (éditions du Cygne, Paris, 2019) est un témoignage de ma rencontre intime dans l’esprit de ce que l’on appelle sacrifice et sacré… L’auteur avec lequel je chemine était poète, dramaturge, philosophe, proscris par le régime communiste de Roumanie d’avant la chute du Mur. Lucian Blaga a écrit aussi sur la psychanalyse, il a élaboré le concept de personance que j’ai mis en perspective avec l’inconscient-lalangue lacanien, c’est un apport que j’espère novateur…Abordant le sacrifice de l’amour au nom de la création (d’un idéal?), ce livre s’inscrit dans une sorte de trilogie en continuité de mon premier texte, »Rilke-Poème: élancé dans l’asphère » (L’Harmattan, 2017)et en attente de « Fileuse de l’invisible: Marina Tsvetaeva », mon troisième essai à paraître aux éditions de Corlevour le 16 mai, 2019. Initialement, ces 3 volets faisaient partie d’un seul et même manuscrit que j’ai divisé en trois à cause du volume trop important du texte.
Le dire fait-il le sacré ? Ce
questionnement révèle l’œuvre poétique, théâtrale et philosophique de Lucian
BLAGA (1895-1961) par le sacrifice de l’amour au nom
du mystère de la création. Son poème
dramatique « Manole, Maître Bâtisseur » réinsuffle la complainte de
l’Auteur Anonyme. Dans la ballade roumaine, le Maître Manole emmure son
amoureuse pour faire durer le monastère qu’il construit et qui autrement
s’effondre. Par-delà Lucian Blaga, à travers d’autres lectures de la
littérature universelle, le sacrifice touche à une perception et rencontre
intime de l’auteur avec le sujet de l’emmurement mythique et totalitaire dans
le silence du sacré.
Luminitza C. Tigirlas, d’origine
roumaine, née en Moldova orientale, est une survivante de l’assimilation linguistique
dans l’URSS. Poète de langue française, psychanalyste trilingue à Saint-Priest
(Rhône), membre de l’ALI. Elle a publié : Fileuse
de l’invisible—Marina Tsvetaeva, (Essai, Éditions de Corlevour, 2019) ;
Avec Lucian Blaga : poète de l’autre mémoire (Essai, éditions du Cygne, 2019) ; Foherion, (28 poèmes,
Anthologie Triages, Tarabuste, 2019) ; Noyer au rêve, (Poésie, éditions du Cygne,
2018) ; Rilke-poème. Élancé
dans l’asphère (Essai, L’Harmattan, 2017) ; ses poèmes et nouvelles sont parus dans une vingtaine de
revues littéraires dont ARPA, Décharge,
Triages, Voix d’encre, Friches, Traversées, R.A.L., Poésie sur Seine etc…
Roger Dextre est un poète lyonnais, mais aussi quelqu’un qui à l’époque de ses études en philosophie a écrit pendant l’hiver 1968-1969 à Jacques Lacan et il en a reçu une réponse.
Après son récital de poésie et à l’occasion de notre entretien, nous apprenons de la bouche de Roger Dextre lui-même un peu plus sur cette aventure épistolaire et ses effets.
en hommage au poète roumain Lucian Blaga (1895-1961):
Claudepierre Tigirlas, Luminitza. « Parfaire le sacré sans pardonner l’amour », L’en-je lacanien, vol. 31, no. 2, 2018, pp. 103-155.
Je remercie chaleureusement la revue L’en-je lacanien et tout particulièrement Michel Bousseyroux, son directeur, qui renouvelle sa confiance dans mon écriture, cette fois sur un sujet étrange et étranger à la culture française.
En ce mois de septembre, la revue « Psychanalyse YETU » n°42 me fait l’honneur de publier mon article inspiré de la poésie de Gherasim LUCA. Merci au collectif de la rédaction qui renouvelle ainsi sa confiance dans mon écriture.