La bouche, insiste Georges Bataille, la bouche vient en prolongement de la colonne vertébrale. Et il a besoin d’en rajouter: « Comme si des impulsions explosives devaient jaillir directement du corps par la bouche sous forme de vociférations. » Bataille décrit la bouche comme la proue des animaux et se demande par où commence le corps humain. Il pense impossible de trouver un début à l’architecture humaine. Bataille se plaît à découvrir à l’état latent, dit-il, la signification violente de la bouche. Le poète la voit, cette bouche, prête à reprendre tout à coup le dessus « avec une expression littéralement cannibale comme » bouche à feu »
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Sauf…
Celui qui n’accompagnait pas Maurice Blanchot était son analyste. Celui-ci l’avait « mis à la tâche, écrivit Blanchot par la suite, en faisant le vide autour de cette tâche et probablement en me laissant croire que la tâche saurait limiter et circonscrire le vide. » Le narrateur du livre (M. Blanchot, « Celui qui ne m’accompagnait pas », Gallimard, 1953) passe par un détournement, il se crée une illusion qui lui sert de ne pas voir la modification de son discours où « tache » eu été remplacé par vie. Il parle. En vie, il parle vie, il réunit vie et instant et garde l’illusion comme un pouvoir acquis.