La psychanalyse et l’équivoque

Le lien entre la psychanalyse et la poésie est-il insuffisamment secret? Comment l’énoncé de Novalis  « Faire de la poésie est œuvre d’engendrement. Il faut que soit individu vivant tout ce qui est poémisé« ,  se retrouve-t-il dans le dire de Freud « Là où c’était (le ça) le je doit advenir » ? Le chemin vers une ébauche de réponse s’annonce tortueux. Je vais d’abord chercher chez Novalis les prémices  de ces connexions intrinsèques. Le lire avec vous, c’est à dire, vous interpeller sur la façon dont butinez-vous dans les « Pollens » de Novalis et que pensez-vous de son assertion « Les âmes sereines ignorent le « Witz »? Selon le poète romantique, « cette tournure d’esprit dénote une rupture d’équilibre: elle est la conséquence d’une destruction et son remède en même temps… » Novalis trouve dans la passion  une forte expression de l’esprit. Il considère « qu’on est le plus terriblement porté à faire de l’esprit » dans l’état du désespoir ou de la mort spirituelle, lorsque, précise-t-il, « sont défaits tous nos liens et nos attachements ».