Peut-on parler d’une clinique de l’obsessionnel?
La structure obsessionnelle ne cesse de nous y interroger et ceci oriente le travail du groupe dans une perspective d’articulation de quelques références théoriques avec notre clinique auprès de ce sujet, tel qu’il marque sa question adressée à lui-même par la rumination : « Suis-je vif ou mort ? »
Dans «La dénégation », Freud constate que lorsqu’une pensée de l’inconscient se présente à l’obsessionnel en rêve, il va la dénier. Il peut même se dévoiler comme ayant des « pensées délirantes ». L’obsessionnel ne pose pas de question au grand Autre, en tant que lieu de l’inconscient, il s’efforce d’en faire un petit autre, un semblable. Il refuse de se prendre pour un maître, de conjoindre le pouvoir au savoir. En termes lacaniens, l’obsessionnel triture, morcelle le signifiant, dont il doute. Lacan précise que l’obsessionnel « doute de savoir » quant à la castration de la mère, il refuse ce qui est de l’ordre de la perte. Situant le « réellement Symbolique » du côté du mensonge, Lacan y relie le désir impossible de l’obsessionnel puisqu’au niveau de l’Autre rien du désir n’a pu se dire. Confronté à l’impossible, il se sert du fantasme homosexuel, se mettant en scène avec un autre qui n’est que lui-même.
Une psychanalyse va-t-elle permettre à un obsessionnel de dire « je suis », de pouvoir manier le discours du maître, qui est le discours de l’inconscient ?
La première année le groupe en préparation a échangé surtout autour de lectures de Freud : L’homme aux rats (1909), Actions compulsionnelles et exercices religieux (1907), Caractère et érotisme anal (1908), La disposition à la névrose de contrainte (1913, Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci (1910), Le rêve de la mère endormie et des personnages à becs d’oiseaux, in OC, p. 638, ainsi que de Lacan : Le mythe individuel du névrosé ou poésie et vérité dans la névrose (1953), Le moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse, in Le Séminaire, livre II, pp. 311-316, De Hans-le-fétiche à Léonard-en-miroir, in Le Séminaire, livre IV, La relation d’objet, pp. 411-(419)-435.
La deuxième année le groupe constitué a travaillé les textes de Freud La dénégation (1925) et Inhibition, symptôme, angoisse (1926) en articulation avec la clinique des participants.
En 2011-2012 le groupe a poursuit la réflexion clinique autour de la cure et la structure obsessionnelle en s’appuyant sur la pratique des participants articulée à des textes de Freud: (Angoisse et vie pulsionnelle, Constructions dans l’analyse) ;de Lacan (Les formations de l’inconscient, séances de 14 et 21 mai 1958, etc., Angoisse, séance de 26 juin 1963) ; de S. Leclaire (La fonction imaginaire du doute dans la névrose obsessionnelle, 1955) et à d’autres références.
Le 11 septembre 2012 nous commencerons l’année par échanger autour du texte de Serge Leclaire » Jérôme ou la mort dans la vie de l’obsédé » (Leclaire, « Démasquer le réel : Un essai sur l’objet en psychanalyse », p. 121-146), ensuite nous travaillerons d’autres cas d’obsessionnels publiés par Leclaire dans le même livre et aussi dans « Psychanalyser ».
Le livre de Chantal Brunot « La névrose obsessionnelle » (Harmattan, 2005)
et
le Séminaire de Charles Melman « La névrose obsessionnelle » (ALI, 1987-1989) ferons partie de nos repères de lecture par la suite.
Réunions : Le 2ème MARDI du mois, à 20h30,
au cabinet de Luminitza Claudepierre à ST PRIEST.
20 impasse Beauvallon, 69800 Saint Priest
Tél. : 04 27 11 39 58 ; 06 20 36 74 71
E.mail : lumimolda@yahoo.fr
Le groupe peut accueillir cette année des nouveaux participants ayant une pratique clinique.
S’inscrire auprès de Luminitza Claudepierre.