Le niveau infans du discours

Qu’est-ce que cela veut dire, le niveau infans du discours?

Cela suppose-t-il qu’il y aurait du discours avant l’entrée dans la parole. Comment l’introduit Jacques Lacan dans le Séminaire « Le désir et son interprétation » ? Il le fait dès sa première leçon le 12 novembre 1958 par une reprise (qui n’est pas une répétition) du rapport que Freud avait établi quant au plaisir  de l’usage du signifiant. L’exercice du signifiant comme tel a la vocation de s’ajouter au besoin et participer ainsi à la création du désir. L’Autre, le lieu de l’inconscient vient en prolongement, ceci dans le cas idéal de réussite.

Qu’est-ce que le désir, se demande-t-il et nous promet une rencontre après coup de l’usage de ce mot, de la transmission du terme et de la fonction du désir dans la poésie.

L’analyse freudienne révèle le désir comme « l’essence même de l’homme » tout en laissant irrévélée   cette formule de Spinoza.  Cette « irrévélée » sert l’articulation lacanienne selon laquelle l’homme est pris dans la constitution de la chaîne signifiante. Pour parler nous devons entrer dans le langage et dans son discours pré-existant. L’analyse met spécialement en relief la loi de la subjectivité avec sa dépendance fondamentale au langage. Lacan situe cette subjectivité au-delà du savoir que peut-en avoir l’homme et il ne la trouve pas immanente à une sensibilité.Il se sert du graphe du désir et note la chaîne signifiante d’un grand D.

La condition de toute manifestation de langage serait d’être réglée par un déroulement dans le temps, autrement dit, une diachronie. Le mouvement de la  succession ne peut pas ne pas amener sur la scène analytique la notion de scansion.

La ligne représentative de la chaîne signifiante est recoupée d’avant en arrière par une ligne pointillée qui représente le niveau de la simultanéité des signifiants. Lacan note par un C le point de rencontre du code. ( …à suivre)

2 réponses à “Le niveau infans du discours

  1. Comme le rappelle Laurence Lentin « parler est le propre de l’homme. Seul parmi les animaux, l’être humain est « doué de parole. »
    Le pouvoir passe par la parole, dès le début, même dans une classe : Du pouvoir du maître au pouvoir des leaders…. Il faut donc apprendre à découvrir toutes les possibilités d’expression, et à savoir entendre et comprendre les autres. Le besoin de parler est né avec la capacité organique et psychique de prononcer des phrases articulées et ainsi de former des représentations à partir des perceptions, de transmettre des émotions par le sens des mots et pas seulement par des cris et des expressions corporelles. Dès que homo sapiens est apparu il a ainsi élargi son entourage, formé des groupes de paroles : palabres évoluant en parlements, confréries, équipes et séminaires divers… c’est à dire “depuis toujours”.
    Puis est venue la poésie… Le poète cherche l’In-formulable, c’est-à-dire l’objet de la parole mais situé dans un autre langage : « celui du Réel Autre dont l’expérience intime est abîme du sens » comme le disait Celan.La poésie est une parole éveillée. pur éveil du soi pour-soi , éveil fuyant, parole fuyante. Nécessité libre de l’arbitraire dans la quête de soi. La poésie est un refus ontologique de la nécessité, et une postulation éthique de l’arbitraire.
    Alors, au final peut-on affirmer que toute parole spirituelle qui tourne le dos à la poésie et se fait discours, nous ment ???

  2. Précisons qu’à l’origine, le terme discours, du latin discurrere, signifiait «courir çà et là» et n’était donc pas directement lié à la parole. C’est vers la fin de la « latinité » que le terme « discursus », prend le sens de discours, d’abord en définissant cette zone imprécise entre conversation et entretien, puis en renvoyant plus généralement à une certaine mise en forme parlée ou écrite de la pensée. D’abord fut le « verbe », le discours et ses dérives vinrent ensuite…

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